44. Un interrogatoire secret dans un hôtel
Un jour de février 2013, une sœur et moi avions pris rendez-vous pour aller à une réunion. Vers deux heures de l’après-midi, alors que je l’attendais près d’un magasin de chaussures, j’ai vu un homme me regarder de temps en temps tout en parlant au téléphone, et j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Juste au moment où je m’apprêtais à partir, j’ai entendu : « Ne bougez pas ! » J’ai vu quatre ou cinq personnes se précipiter vers moi et je me suis dit : « Oh non, c’est la police ! » J’ai essayé de m’enfuir, mais deux hommes m’ont rattrapée, m’ont plaquée au sol, puis m’ont poussée dans une voiture, dans laquelle j’ai vu trois autres sœurs, qui étaient arrêtées en même temps que moi.
Les policiers nous ont emmenées au poste de police et nous ont ordonné de rester debout près des murs de la cour. J’étais très anxieuse. J’ai prié Dieu sincèrement et j’ai pensé à ces paroles de Dieu : « Ne crains rien, le Dieu Tout-Puissant des armées sera sûrement avec toi ; Il vous soutient et Il est votre bouclier » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Déclarations de Christ au commencement, Chapitre 26). En effet, avec Dieu à mes côtés, qu’avais-je à craindre ? Je devais me fier à Dieu pour faire l’expérience de cet environnement. Peu à peu, j’ai réussi à me calmer. Après cela, une policière m’a forcée à me déshabiller pour être fouillée et elle m’a obligée à m’accroupir, jambes écartées. Je me suis sentie humiliée et cela m’a mise en colère.
La nuit suivante, les policiers m’ont emmenée dans un hôtel de six étages. Ils avaient loué les trois derniers étages de l’hôtel et en avaient fait un centre d’interrogatoire secret pour détenir et torturer les croyants. Arrivée au sixième étage, j’ai vu une bonne vingtaine de frères et sœurs alignés et j’ai été choquée : tant de personnes avaient été arrêtées ! Apparemment, le Parti communiste les avait tous arrêtés en même temps. Ne sachant pas comment la police nous traiterait, j’ai silencieusement prié Dieu, Lui demandant de nous protéger afin que nous puissions tenir bon. La police nous a alors séparés pour l’interrogatoire.
Le troisième jour, à cinq heures du matin, un gros policier est entré et a déclaré en grognant : « L’homme que j’étais en train d’interroger était un dirigeant, et il était têtu. L’interrogatoire ne s’est terminé que vers deux ou trois heures. » Il a fièrement gesticulé tout en continuant : « D’abord, je lui ai donné un bon coup de pied au visage, puis un bon coup de pied de l’autre côté du visage, puis je l’ai giflé encore et encore avec les deux mains. » Il a secoué ses mains et a continué à se plaindre avec colère : « Je l’ai frappé si fort que j’en ai eu mal aux mains, alors j’ai pris une demi-bouteille d’eau minérale et je l’ai frappé au visage jusqu’à ce que je ne puisse plus bouger les bras. Tout son visage était déformé. Il était complètement méconnaissable. » J’ai été horrifiée par le cirque de ce policier. Mon cœur battait la chamade et j’étais particulièrement en colère : « Ces policiers sont très cruels, s’ils me battent comme ils battent mon frère, pourrai-je le supporter ? » Je n’ai pas osé y penser davantage. J’ai rapidement prié Dieu pour Lui demander de protéger le frère qui était battu, et aussi de me protéger, afin que nous puissions avoir la confiance nécessaire pour vivre cette situation.
Le matin du quatrième jour, les policiers m’ont emmenée au poste de police. Un policier du nom de Wu m’a demandé quelle était ma position dans l’Église. Je lui ai répondu que j’étais une croyante ordinaire. Il s’est levé brusquement et m’a dit : « Je suppose que tu ne diras pas la vérité si je ne te fais pas mal ! » Il m’a ordonné de tendre les bras, de m’accroupir, de me lever, puis de répéter le mouvement. Après avoir fait cela pendant longtemps, j’étais si fatiguée que je transpirais abondamment et mes jambes me faisaient mal. Je suis tombée par terre. Il a ricané et m’a dit : « Tu veux que je te dise ? Aussi coriaces que les gens puissent être, ici, ils doivent se prosterner devant moi. Es-tu une dirigeante ? Qui est ton supérieur ? » Comme je ne répondais rien, il m’a ordonné de m’accroupir. Au bout de quelques minutes en position accroupie, mes jambes ont commencé à trembler, elles étaient enflées et je n’ai pas tardé à m’affaler. Il m’a ordonné de me lever et de continuer à faire des squats, et j’ai dû répéter ce mouvement plus de huit cents fois. Un policier m’a dit d’un air menaçant : « Regarde comme tu transpires. Tu as l’air pathétique. Pourquoi tu souffres ainsi ? Où est-il, ce Dieu ? Si tu nous dis ce que tu sais, tu ne seras pas obligée de souffrir. Sinon, tu souffriras plus que tu ne l’imagines. » En écoutant les paroles du policier, j’ai éprouvé du dégoût. Je lui ai jeté un coup d’œil et je lui ai dit que je ne savais rien. Ils m’ont menotté les mains derrière le dos au banc du tigre. Après avoir été menottée pendant un moment, j’ai ressenti une oppression dans la poitrine et des difficultés à respirer. J’étouffais presque. Je leur ai demandé de m’enlever les menottes et, après un long moment, ils les ont finalement ouvertes. Plus tard, un policier est entré et m’a dit : « Essaie de comprendre ta situation. Tous les autres ont avoué. C’est bête d’être assise ici et de résister seule, non ? Dis-moi ce que tu sais maintenant, et on te laissera partir. » Puis il a sorti quelques photos et m’a demandé d’identifier les personnes qui s’y trouvaient. Il m’a dit : « Ces gens ont tous été arrêtés, et ils ont dit qu’ils te connaissaient. Tu les connais ? Quels sont leurs fonctions dans l’Église ? » J’ai pensé : « Si les frères et sœurs admettent vraiment me connaître, mais que je dis que je ne les connais pas, la police ne me laissera certainement pas partir. Mais si je dis que je les connais, je trahirai mes frères et sœurs. Cela ferait de moi un Judas qui trahit Dieu. Que dois-je faire ? » À ce moment-là, je me suis souvenue d’un passage de la parole de Dieu : « En tout temps, Mon peuple devrait être sur ses gardes contre les plans rusés de Satan, surveillant pour Moi la porte de Ma maison […] afin d’éviter de tomber dans le piège de Satan, auquel cas il serait trop tard pour les regrets » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Les paroles de Dieu à l’univers entier, Chapitre 3). Je me suis rendu compte que c’était une des ruses de Satan. La police utilisait probablement cette méthode pour me tromper et me faire trahir mes frères et sœurs et trahir Dieu. Je ne devais pas tomber dans le panneau. Même si mes frères et sœurs admettaient qu’ils me connaissaient, je ne devais toujours pas les trahir. Ayant cela à l’esprit, j’ai répondu que je ne les connaissais pas.
L’agent de police nommé Wu a compris que je n’étais pas dupe et m’a dit avec colère : « J’aimerais bien voir jusqu’où tu vas t’obstiner ! » Puis il m’a ordonné de me lever et m’a menotté les mains aux barres de métal recouvrant la fenêtre du couloir. Mon corps était suspendu en l’air, mes poignets me faisaient souffrir de façon insupportable et, pendant ce temps, les policiers me regardaient et riaient. Au bout d’un moment, ils m’ont fait descendre et m’ont ordonné de recommencer à faire des squats. Cette nuit-là, la police m’a ramenée à l’hôtel. Le lendemain matin, l’agent de police nommé Wu m’a déclaré : « À partir d’aujourd’hui, je vais te menotter à la fenêtre. Si tu ne dis pas la vérité, tu ne pourras même pas manger. » Après cela, ils ont menotté une de mes mains aux barres de métal. De temps en temps, ils venaient me demander des détails sur mon Église. Quand un des policiers a vu que je ne parlais toujours pas, il m’a giflée violemment avec un dossier et a délibérément ouvert la porte pour que je puisse entendre les bruits des autres sœurs torturées. En entendant leurs cris d’agonie, j’ai eu le cœur brisé et j’ai été très en colère.
Quatre jours plus tard, un policier du nom de Mu a pris mon carnet, a pointé les numéros qui s’y trouvaient et m’a demandé s’il s’agissait des numéros de téléphone portable de mes frères et sœurs. Comme je ne répondais pas, il a crié très fort : « Même si tu ne dis pas un mot, ce carnet suffit pour te faire condamner ! » Il a sorti une photo, a désigné l’homme qui était dessus et m’a demandé s’il s’agissait du dirigeant de l’Église. Il a ensuite sorti trois photos de maisons d’accueil de l’Église, puis il m’a demandé de les identifier. Je connaissais toutes ces maisons, mais j’ai dit que je ne les reconnaissais pas. Il a ajouté : « Nous allons te mettre dans une voiture et t’y emmener. Il te suffit de nous indiquer l’emplacement. Et on gardera le secret pour toi, personne ne saura que tu nous as donné l’information. » Voyant que je ne disais toujours rien, il a dit au policier à côté de lui : « Déshabille-la et suspends-la face à la fenêtre, pour que les passants puissent la voir. Ensuite, prends une photo d’elle et poste-la sur Internet, dis qu’elle est un Judas et qu’elle nous a tout dit. » Après cela, il est venu me déshabiller. J’ai eu très peur. S’il faisait vraiment cela et qu’il publiait ma photo sur Internet, ma famille et mes amis la verraient. Comment pourrais-je vivre après ça ? Je l’ai supplié de ne pas m’enlever mes vêtements, mais il a ricané et m’a dit : « Quoi ? Tu as peur ? » Puis ils ont tous éclaté de rire. En voyant leurs airs satisfaits, je me suis rendu compte que c’était encore une ruse de Satan. Je me suis donc rapidement calmée et j’ai invoqué Dieu. C’est alors que je me suis souvenue d’un hymne de la parole de Dieu intitulé « Tu dois tout abandonner pour la vérité » : « Tu dois endurer des épreuves pour la vérité, te donner à la vérité, tu dois endurer l’humiliation pour la vérité et, pour gagner plus de vérité, tu dois subir plus de souffrance. C’est ce que tu devrais faire. Tu ne dois pas rejeter la vérité pour obtenir une vie de famille paisible et tu ne dois pas perdre la dignité et l’intégrité de ta vie pour un plaisir momentané » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Les expériences de Pierre : sa connaissance du châtiment et du jugement). Ces paroles de Dieu m’ont donné confiance et force. Je croyais en Dieu et je suivais le bon chemin dans la vie. Être torturée et humiliée à cause de ma croyance en Dieu n’était pas une honte. J’étais persécutée pour la justice, et Dieu approuvait cela. Si je cédais à Satan et trahissais Dieu pour protéger ma réputation, ce serait la chose la plus honteuse que je puisse faire, et je perdrais vraiment ma dignité humaine. Je me suis détestée d’avoir été veule et d’avoir imploré la miséricorde de Satan, devenant ainsi la risée de Satan. Je me suis juré que ces méchants policiers auraient beau m’humilier, même s’ils me déshabillaient vraiment, je ne me prosternerais jamais devant eux et ne leur demanderais pas pitié, et que je ne deviendrais jamais un Judas. Quand les policiers ont vu que je n’avais plus peur, ils ont été tellement en colère qu’ils m’ont menotté les deux mains aux barres de métal. Une policière a crié : « Vous ne deviez pas la déshabiller ? Enlevez-lui tout, pour que vous puissiez tout voir. » Les policiers ont éclaté de rire, comme des démons de l’enfer. À ce moment-là, mes pieds étaient en l’air et mes poignets, qui supportaient tout mon poids, me faisaient mal comme s’ils étaient sur le point de se briser. J’ai prié Dieu avec ferveur dans mon cœur, Lui demandant de me donner confiance et force afin que je puisse endurer la torture de la police et ne pas faire de compromis avec Satan. Après plus d’une demi-heure, les policiers m’ont détachée. Mes pieds étaient engourdis et insensibles, et je suis tombée par terre dès qu’ils ont touché le sol. Un policier m’a dit méchamment : « Réfléchis à ta situation. Si tu ne veux toujours pas parler, on a encore des trucs pour nous occuper de toi. » Après cela, ils sont partis.
Deux jours plus tard, un gros policier est entré. Dès qu’il est entré, il a dit aux deux policiers qui me gardaient : « Savez-vous pourquoi vous ne pouvez pas briser cette femme ? C’est parce que vous êtes trop mous et que vous n’utilisez pas les bonnes techniques. Aujourd’hui, je vais vous apprendre quelques trucs et vous montrer comment j’y arrive ! » Il m’a demandé de m’accroupir, puis de m’accroupir à moitié, puis de répéter le mouvement jusqu’à ce que j’aie perdu toutes mes forces et que je m’écroule. Il a ensuite dit aux deux policiers de saisir chacun un de mes bras, de me pousser vers le bas et de me soulever, et de continuer à me torturer ainsi de façon répétitive. À voir leurs expressions féroces, je savais qu’une torture plus lourde allait suivre. J’ai pensé à mon apparence servile lorsque je m’étais inclinée devant Satan et que j’avais demandé grâce, deux jours auparavant, en raison de ma peur de l’humiliation, et j’ai donc décidé que ce jour-là, je me fierais à Dieu et témoignerais pour Lui devant Satan. J’ai prié Dieu dans mon cœur : « Ô mon Dieu, je ne sais pas quels autres moyens la police utilisera pour me torturer, mais je souhaite créer un témoignage fort et retentissant pour Toi, alors je Te demande de me donner confiance et force. » Au bout d’un moment, ils étaient si fatigués et ils transpiraient tant qu’ils n’ont plus pu me soulever. Dès qu’ils m’ont lâchée, je suis tombée lourdement sur le sol. Ils m’ont ordonné de me lever et de faire des squats encore et encore. Le gros policier a ricané et a dit : « Elle a l’air d’avoir trop chaud. Versez un peu d’eau froide sur elle. Je suis sûr qu’elle aimera ça. » Ensuite, ils m’ont aspergée d’eau froide jusqu’à ce que je sois complètement trempée. Mais le plus étonnant était que je sentais une vapeur chaude s’échapper de moi et que je n’avais pas du tout froid. Je savais que c’était la protection de Dieu envers moi. J’ai continuellement remercié Dieu dans mon cœur et j’ai senti ma foi en Dieu grandir.
Ensuite, les deux policiers m’ont soulevée et m’ont menotté la main gauche aux barres de métal. J’étais déjà blessée au poignet, d’avoir été suspendue auparavant, si bien qu’étant menottée de nouveau, j’ai eu encore plus mal. Les policiers ont ri quand ils ont vu que je souffrais, et comme je ne voulais pas qu’ils voient ma faiblesse, j’ai enduré la douleur sans émettre un son. Pour réduire la douleur, je me suis efforcée de me tenir sur la pointe des pieds. Un de mes orteils pouvait encore toucher le sol, à peine, mais un des policiers, en voyant cela, a appuyé son pied contre mon talon, suspendant mon corps pendant un moment, puis a écarté son pied, provoquant un coup sec violent et particulièrement douloureux sur ma main. Voyant que je restais silencieuse, les policiers ont attaché une corde à l’un de mes pieds, ont tiré sur la corde pour suspendre mon corps en l’air, puis ont soudainement lâché prise. Ils ont fait cela à plusieurs reprises. De cette manière, mon corps se balançait d’un côté à l’autre et j’avais l’impression qu’un couteau me coupait le poignet. Pendant que cela continuait, j’ai prié Dieu de toute urgence dans mon cœur. Par la suite, le gros policier a apporté une chaise en rotin. Les deux autres policiers m’ont attrapé les jambes, les ont posées sur le dossier de la chaise, puis ont retiré la chaise. Tout mon poids est tombé sur mon poignet. La douleur était presque insoutenable. Trente ou quarante minutes plus tard, ils m’ont pris la main gauche, m’ont menotté la main droite aux barres de métal et ont continué la torture. J’ai commencé à avoir le souffle court et j’ai pensé : « Je ne sais pas combien de temps encore les policiers vont me torturer. S’ils me maintiennent suspendue comme cela, mes mains seront estropiées, et si mes mains sont vraiment estropiées, comment vais-je survivre à l’avenir ? » Plus j’y pensais, plus j’étais malheureuse, jusqu’à ce que j’aie même du mal à respirer. Je sentais que je ne pouvais plus le supporter, alors j’ai prié Dieu avec ferveur : « Ô mon Dieu, ma chair est trop faible. Je ne peux plus tenir. S’il Te plaît, donne-moi de la force, afin que je puisse tenir bon et humilier Satan. » À ce moment, je me suis souvenue d’un passage de la parole de Dieu : « Sur la route de Jérusalem, Jésus était en agonie, comme si un couteau était tourné dans Son cœur, mais Il n’avait pas la moindre intention de revenir sur Sa parole ; une puissante force Le poussait toujours de l’avant, où Il serait crucifié. Finalement, Il a été cloué sur la croix et est devenu la ressemblance de la chair pécheresse, achevant l’œuvre de la rédemption de l’humanité. Il S’est libéré des chaînes de la mort et de l’Hadès. Devant Lui, la mortalité, l’enfer et l’Hadès ont perdu leur puissance et ont été vaincus par Lui » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Comment servir en harmonie avec la volonté de Dieu). Cette parole de Dieu m’a donné de la force. Pour racheter l’humanité, le Seigneur Jésus a été crucifié et a subi une grande humiliation et une grande douleur, mais Il l’a fait sans hésitation. L’amour de Dieu pour les gens est trop grand et, en cela, Dieu nous a déjà donné l’exemple. Pourtant, en étant torturée par les policiers, je ne cherchais pas à témoigner. Au lieu de cela, je pensais à mon propre corps. J’étais tellement égoïste et méprisable ! À cette pensée, j’ai eu honte et j’ai été embarrassée. Cette fois, j’étais déterminée à satisfaire Dieu. Penser à l’amour de Dieu m’a inspirée et m’a donné le courage de combattre Satan jusqu’au bout. À ce moment-là, un des policiers a vu que j’avais les yeux fermés et a dit : « Elle prie leur Dieu, et elle reçoit une bouffée de force à chaque fois. » Un autre m’a piqué les paupières avec une fine tige de métal. Ensuite, tout en me donnant de petits coups sur les yeux, il m’a dit : « Ouvre les yeux. Tu n’es pas autorisée à prier ton Dieu. » Quand il a vu que je restais encore silencieuse, il m’a frappée trois ou quatre fois au visage avec une ceinture, mais je n’ai ressenti aucune douleur. Au bout de plus d’une demi-heure, un policier a dit : « Menottez-la plus haut, pour qu’elle ne puisse pas toucher le sol. On va voir si elle aime ça. » Ensuite, deux policiers m’ont soulevée, mais juste au moment où un autre ouvrait les menottes pour les accrocher à une barre plus haute, les menottes se sont soudainement cassées et il n’a plus été possible de les fermer. Ils ont essayé une autre paire, mais elle n’a pas fonctionné non plus. Je savais que c’était la protection de Dieu et j’ai remercié Dieu dans mon cœur. Les policiers, trop fatigués pour pouvoir me retenir plus longtemps, ont lâché prise et je suis brusquement tombée par terre. Ils venaient de me torturer pendant près de deux heures et j’étais si épuisée que je suis restée immobile. En repensant à tout le processus de torture par la police, j’ai clairement vu la nature vile et perverse des policiers. J’ai aussi eu le sentiment que Dieu prenait soin de moi et j’ai eu davantage confiance en Dieu. Au bout d’un moment, un policier est venu et m’a donné plusieurs coups de pied. Voyant que j’étais toujours immobile, il m’a vidé une bouteille entière de pommade rafraîchissante sur les yeux, mais je n’ai rien senti. Le policier a vu que je ne réagissais pas et est reparti. Je savais que c’était la protection de Dieu envers moi.
Vers sept heures du soir, un agent de police est entré. Quand il a vu que j’étais trempée et que je grelottais, il a réprimandé les autres policiers. Avec un faux air de gentillesse, il leur a demandé d’apporter des vêtements secs pour que je me change, puis il m’a donné un bol de nouilles, après quoi il a essayé de se faire bien voir de moi. Il m’a dit : « Vous êtes bien loin de chez vous, et maintenant vous ne pouvez plus revenir en arrière. Vos enfants ne vous manquent-ils pas ? Qu’est-ce que vous faites, à croire en Dieu à un si jeune âge ? J’ai entendu dire que vous étiez une dirigeante, alors dites-nous simplement ce que nous voulons savoir, et je vous promets que nous vous laisserons partir. Vous pourrez rentrer chez vous et être avec votre famille. » En entendant cela, je me suis rendu compte qu’il essayait de me tromper pour que je lui fasse confiance et que je lui donne des informations sur l’Église. Je lui ai répondu : « Je vous ai déjà dit tout ce que je sais. Je ne sais rien d’autre. » Soudain, il a frappé la table, il s’est levé et m’a dit méchamment : « Ne crois pas que nous ne pourrons rien te faire si tu ne parles pas ! Le gouvernement central nous a ordonné d’éradiquer complètement les disciples de Dieu Tout-Puissant. Nous allons éliminer votre organisation. Si tu ne commences pas à coopérer, tu seras condamnée. » Puis il est parti. À ce moment-là, le policier nommé Wu m’a dit : « Tu ferais bien d’être maligne et de nous donner les informations que nous voulons. De cette façon, tu n’auras pas à souffrir autant. » J’ai pensé : « La police ne s’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas obtenu les informations qu’elle veut. Si je ne peux pas supporter la torture et que je deviens un Judas, je trahirai Dieu, alors autant me tuer. » J’avais des pensées suicidaires. Prenant conscience que mon état était mauvais, j’ai alors prié Dieu en silence : « Ô mon Dieu ! Ma chair est faible et j’ai envie de m’échapper de cet environnement en mourant. Je suis trop faible et ma stature est trop petite. S’il Te plaît, éclaire-moi et guide-moi, et donne-moi la confiance et la force pour tenir bon. » Après avoir prié, je me suis soudainement rappelé que j’avais des fichiers de la parole de Dieu sur mon lecteur MP5. J’ai dit au jeune policier : « Donnez-moi mon MP5. Il y a quelque chose que je veux vous montrer là-dessus. » Comme il croyait que j’allais avouer, il me l’a tendu. J’ai allumé le lecteur MP5 et j’y ai lu ce passage des paroles de Dieu : « Ceux à qui Dieu Se réfère en tant que “vainqueurs” sont ceux qui sont encore capables de témoigner, de maintenir leur confiance et leur dévouement envers Dieu même lorsqu’ils subissent l’influence de Satan et lorsque Satan les assiège, c’est-à-dire lorsqu’ils se retrouvent au milieu des forces des ténèbres. Si tu es toujours en mesure de garder un cœur pur devant Dieu et de maintenir ton véritable amour pour Dieu, quoi qu’il en soit, tu es témoin devant Dieu, et c’est ce que Dieu appelle être un “vainqueur” » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Tu devrais maintenir ta dévotion à Dieu). Grâce à ces paroles de Dieu, j’ai compris la volonté de Dieu. Quand je fais face à la persécution et aux tribulations, ce que Dieu veut, ce sont ma foi et ma loyauté. Dieu veut que je rende un témoignage victorieux sous le siège de Satan. Ces méchants policiers me torturaient de cette façon pour me forcer à trahir Dieu. Si je me suicidais, perdant mon témoignage, ce serait tomber dans les pièges de Satan et ne pas être à la hauteur de l’effort que Dieu avait déployé pour moi : cela blesserait trop Dieu. Je ne pouvais pas mourir, je devais vivre, être forte, rester ferme et satisfaire Dieu. À cette pensée, j’ai retrouvé de la force. Je suis tombée à genoux et j’ai offert une prière de remerciement à Dieu. Surpris, le jeune policier m’a dit : « Tu es plutôt courageuse, d’oser t’agenouiller et prier ici ! » Je l’ai ignoré. Après ma prière, il m’a demandé : « As-tu pris ta décision ? Quand tu y auras réfléchi, dis-moi ce que tu sais. » Je lui ai résolument répondu : « J’ai dit tout ce que j’avais à dire. Je n’ai rien d’autre à dire. » L’agent nommé Wu est devenu si furieux qu’il a ramassé les menottes et m’a menottée par une de mes mains aux barres de métal. Le jeune policier a déclaré : « La prière est vraiment puissante. C’est comme si cela faisait d’elle une personne totalement différente. Elle n’a peur de rien et ne dit rien. » En entendant cela, j’ai remercié Dieu du fond du cœur et j’ai été plus convaincue que je pouvais tenir bon.
Le lendemain matin, quand les policiers ont vu qu’aucune de leurs tactiques ne fonctionnait sur moi, ils m’ont dit : « À partir d’aujourd’hui, nous allons te menotter à la fenêtre tous les jours, et nous ne te laisserons pas manger, ni boire ni dormir. On va voir combien de jours tu pourras tenir. » J’ai silencieusement prié Dieu : « Ô mon Dieu, je crois que ma vie et ma mort sont entre Tes mains. S’il Te plaît, protège-moi. Même si je meurs, je resterai ferme et témoignerai pour Toi ! » Après cela, les policiers m’ont surveillée à tour de rôle et ils m’ont réveillée bruyamment quand ils me voyaient m’assoupir. Le troisième jour, un homme de l’autre côté de la route m’a remarquée, menottée à la fenêtre, et m’a lancé : « Avez-vous été kidnappée par quelqu’un ? Si c’est le cas, faites-moi signe de la main et j’appellerai le 110 pour vous. » J’ai pensé : « J’ai été emprisonnée ici par la police. Pensez-vous que la police fait de bonnes choses pour les gens ordinaires ? La police du Parti communiste n’est qu’une meute de démons bestiaux. » Au bout de quelques jours, en bas du bâtiment, de plus en plus de gens m’ont remarquée, menottée à la fenêtre. Comme ils me montraient du doigt et n’arrêtaient pas d’en parler, la police m’a transférée dans la pièce d’en face.
Une nuit, vers le 20 mars, j’ai été emmenée dans un bureau d’enquêtes spéciales. Là, trois policiers m’ont soumise à un lavage de cerveau jusqu’après quatre heures du matin, lorsqu’un policier du nom de Liu m’a dit : « L’Église de Dieu Tout-Puissant compte maintenant plusieurs millions de personnes, et cela met directement en danger les intérêts du Parti communiste. Si nous ne la réprimons pas, qui écoutera le Parti communiste ? Le président Xi a personnellement ordonné que “l’Éclair Oriental” soit complètement éradiqué et que ceux qui croient en Dieu Tout-Puissant reçoivent une rééducation, afin qu’ils abandonnent leurs croyances et acceptent l’éducation et la direction du Parti. S’ils refusent, ils seront condamnés à la prison et s’ils sont battus à mort, personne ne s’en souciera. » Il a poursuivi : « En ce moment, toute la province et tout le pays arrêtent des membres de l’Église de Dieu Tout-Puissant. À la fin, elle sera éradiquée. Si tu penses que tu peux continuer à croire en Dieu Tout-Puissant, je te dis maintenant que c’est impossible ! » J’ai répondu : « Nous, les croyants, nous allons simplement à des réunions, nous lisons la parole de Dieu, nous poursuivons un changement de tempérament pour devenir des gens honnêtes et nous suivons le bon chemin dans la vie. Comment pourrions-nous nuire aux intérêts du Parti communiste ? Si vous ne me croyez pas, lisez les paroles de Dieu Tout-Puissant et vous le saurez. Vous avez confisqué tant de livres de la parole de Dieu Tout-Puissant, alors pourquoi ne pas en ouvrir un et y jeter un coup d’œil ? » L’autre policier a haussé le ton : « Ne nous parle pas de croire en Dieu ! Nous n’y croyons pas, nous ne croyons qu’au Parti communiste et au président Xi. » Puis il m’a menacée : « Réfléchis bien. Si tu nous dis ce que nous voulons savoir, je te promets de ne pas te condamner à la prison. Nous te laisserons rentrer chez toi tout de suite. Si tu ne comprends toujours pas ta situation, je t’enverrai dans un hôpital psychiatrique. Le médecin te fera une injection tous les jours, pour que tu perdes la tête. Tu vivras avec toutes sortes de malades mentaux, et puis ils te frapperont et te crieront dessus tous les jours. On verra combien de temps tu pourras tenir là-dedans. » En entendant cela, j’ai eu très peur. Si j’étais envoyée dans un hôpital psychiatrique, je serais quotidiennement entourée de malades mentaux. À vivre avec de telles personnes, même une personne normale deviendrait folle. Voyant que je ne disais plus rien, les policiers m’ont encore menacée : « Reviens sur ta position et réfléchis. Écris tout ce que nous devons savoir. Sur la base des preuves dont nous disposons, nous pouvons te condamner à pas moins de trois à sept ans de prison. »
De retour à l’hôtel, en pensant à ce que les policiers avaient dit, je n’ai pas pu dormir du tout. Voyant en pensée des malades mentaux me pourchassant et me battant, et m’imaginant devenir folle et courir nue dans la rue, j’avais des sueurs froides et je me redressais brusquement dans mon lit. J’ai invoqué et prié Dieu : « Ô mon Dieu ! J’ai peur de devenir folle. S’il Te plaît, aide-moi, guide-moi et calme-moi. Quelles que soient les circonstances auxquelles je serai confrontée, je ne Te trahirai jamais. » Après avoir prié, j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu : « Lorsque les hommes sont prêts à sacrifier leur vie, tout devient insignifiant, et personne ne peut l’emporter sur eux. Qu’est-ce qui pourrait être plus important que la vie ? Ainsi, Satan devient incapable de faire plus chez les hommes, il ne peut rien faire avec l’homme » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Interprétations des mystères des « paroles de Dieu à l’univers entier », Chapitre 36). En méditant cette parole de Dieu, je me suis progressivement calmée. Si j’étais prête à risquer ma vie, quelle souffrance ne pourrais-je pas endurer ? Ma vie et ma mort étaient entre les mains de Dieu, et je ne tomberais pas malade mentalement sans la permission de Dieu. Après l’aube, j’ai sorti un stylo et du papier, et j’ai écrit une ligne : « De hauts murs et de grandes cours, pourrissant à jamais en prison. » Lorsque le policier l’a vue, son expression a changé. Il était tellement en colère qu’il est parti en claquant la porte.
Après plus d’un mois, j’ai été envoyée à la maison de détention. Parce que l’interrogatoire n’était toujours pas concluant, ils m’ont condamnée à rester en résidence surveillée pendant six mois et m’ont avertie : « Tu es maintenant soupçonnée de crime et tu n’as aucune liberté nulle part. Si tu crois de nouveau en Dieu et qu’on t’attrape, tu seras condamnée. » La police appelait chez moi de temps en temps, et des gens du Bureau des affaires religieuses venaient chez moi pour m’interroger sur ma croyance en Dieu. Je n’osais pas contacter mes frères et sœurs et je ne pouvais pas vivre la vie de l’Église. À cause de la torture, je ne pouvais plus plier les doigts de mes deux mains et mes poignets me faisaient si mal que je ne pouvais pas les bouger. Je n’avais même plus la force de prendre un peigne et, même maintenant, je n’ai aucune force dans les poignets.
Après avoir été arrêtée, persécutée et torturée par le Parti communiste, j’ai clairement vu sa nature brutale, perverse et défiant le ciel. J’ai aussi vu clairement que c’était Satan, qui résistait à Dieu et faisait du mal aux gens. En même temps, j’ai vu que Dieu était tout-puissant et sage, et j’ai ressenti la protection et l’attention de Dieu pour moi. Ce sont les paroles de Dieu qui m’ont conduite, étape par étape, à remporter la victoire sur Satan et à tenir bon. Grâces soient rendues à Dieu !