27. Rectifier mes motivations dans mon devoir
En juin de l’année dernière, j’ai été élue dirigeante d’Église. Sur le moment, j’ai été très heureuse et j’ai pensé que les frères et sœurs devaient bien m’estimer et que, si tant de gens avaient voté pour moi, cela voulait dire que je valais mieux que les autres. Je me suis dit que je devais vraiment travailler dur pour bien accomplir ce devoir, afin que les frères et sœurs voient ce dont j’étais capable. Au début, étant très peu familiarisée avec le travail de l’Église, je faisais très attention de bien écouter et retenir ce que disait la sœur avec qui l’on m’avait mise en binôme et qui connaissait mieux le devoir. Je me disais sans arrêt : « Puisque je suis maintenant une dirigeante d’Église, je dois bien travailler et accomplir des choses pour mériter ce titre. Je ne peux pas acquérir la réputation de quelqu’un qui n’accomplit pas de travail concret et qui est avide des bénédictions du statut. Comment pourrais-je paraître devant les autres, sinon ? » Je me suis aussi demandé comment bien accomplir mon devoir. J’étais confrontée aux frères et sœurs de l’Église tout entière, dont certains accomplissaient leur devoir depuis de nombreuses années et comprenaient davantage de principes de la vérité que moi. Que penseraient-ils de moi si j’essayais de les aider à résoudre leurs problèmes sans pouvoir en saisir la racine et sans pouvoir partager un chemin de pratique dans mon échange ? Ne penseraient-ils pas que j’étais totalement incompétente, que je n’étais pas apte au devoir de direction ? Je me suis dit qu’en tant que dirigeante, il était crucial que j’échange à un plus haut niveau qu’eux. Il fallait donc que je m’arme de la vérité sans tarder. Ainsi, quand les frères et sœurs rencontreraient des problèmes, je serais en mesure de les aider à les résoudre. Ils verraient alors que je possédais quelque peu la réalité de la vérité et que je me débrouillais bien comme dirigeante. Dans ce but, en plus de m’occuper du travail de l’Église tous les jours, je lirais les paroles de Dieu dès que j’aurais un moment de libre. Mon emploi du temps était très chargé tous les jours et, même si d’autres sœurs, au moment d’aller se coucher, me disaient : « Il se fait tard, tu devrais aller dormir », je n’avais pas sommeil du tout et je travaillais souvent jusque tard dans la nuit. Et, alors que je faisais beaucoup d’efforts pour préparer les réunions avec les frères et sœurs, je ne m’y sentais toujours pas à l’aise.
Un soir, la sœur avec qui je travaillais m’a dit que nous devions organiser une réunion pour l’équipe d’évangélisation pour le lendemain. Cela m’a rendue très nerveuse. Je me suis dit : « Les frères et sœurs de cette équipe sont croyants depuis un certain temps déjà et je suis novice comme dirigeante. Je ne comprends pas très bien quels problèmes et quelles difficultés ils rencontrent dans leur travail d’évangélisation. S’ils font état de problèmes que je ne peux pas résoudre, ne penseront-ils pas que je ne suis pas à la hauteur de mon devoir ? Cela ne ruinera-t-il pas mon image de dirigeante ? Non, une préparation de dernière minute, c’est mieux que rien, et je dois profiter au maximum de ce temps pour m’équiper de quelques vérités pertinentes. » Néanmoins, comme je ne pouvais pas vraiment tout saisir dans un laps de temps aussi bref, j’étais déstabilisée. J’ai cherché çà et là sur mon ordinateur, regardant tantôt une chose, tantôt une autre. Mon esprit était tout embrouillé et je ne comprenais plus rien : je ne pouvais plus rien faire d’autre qu’aller dormir. Le lendemain, à la réunion, j’ai regardé la sœur avec qui je travaillais échanger avec eux tous sur la vérité et les aider à résoudre les problèmes auxquels ils étaient confrontés dans leur travail d’évangélisation. J’étais simplement assise là, sans avoir aucune idée de ce que je pourrais dire. J’étais très gênée. Je me disais : « Si je ne dis rien du tout, ne vont-ils pas penser que je ne fais que de la figuration en tant que dirigeante ? Il faut que j’intervienne. Certaines de ces sœurs me connaissent déjà et, maintenant je suis une dirigeante, ne devrais-je pas être capable de participer à des échanges plus profonds ? Autrement, que vont-elles penser de moi ? Ne diront-elles pas que je n’ai pas été à la hauteur ? » Je me creusais les méninges pour trouver des expériences que j’avais eues et que je pourrais partager mais plus j’étais nerveuse, plus j’étais tourmentée. Je ne savais pas quoi dire. Pour qu’on ne se rende pas compte que je n’avais rien à échanger, j’ai écouté attentivement le discours de ma partenaire et, aussitôt qu’elle a eu fini, je me suis empressée de résumer ce qu’elle avait dit. Ainsi, cela montrerait que j’échangeais et comprenais mieux qu’elle et tout le monde verrait que je me débrouillais bien, que j’étais à la hauteur de ma fonction de dirigeante. Je savais très bien que tout ce que je disais, c’était la compréhension de ma partenaire que je m’appropriais. Je savais que c’était une façon d’agir vraiment ignoble. Après la réunion, j’ai senti un vide absolu dans mon cœur : je savais aussi que toutes les personnes, toutes les situations et toutes les choses auxquelles j’étais confrontée chaque jour étaient orchestrées par Dieu, mais je n’avais aucune idée de la manière dont je devais en faire l’expérience. Je n’avais rien appris. À cette pensée, je me suis sentie très mal et j’ai même un peu regretté d’avoir accepté ce devoir. Dans les jours qui ont suivi, j’ai senti comme un grand poids sur ma tête : j’avais le cerveau embrumé et l’impression de ne pas pouvoir respirer profondément. Il m’était vraiment pénible de me retrouver confrontée à des problèmes dans le travail de l’Église et de ne même pas savoir par quoi commencer. J’ai prié Dieu : « Ô Dieu, je veux accomplir ce devoir comme il faut, mais j’ai toujours l’impression de ne pas être à la hauteur de la tâche. Je ne sais pas quoi faire. S’il Te plaît, aide-moi à me connaître afin que je puisse me sortir de cet état. »
Après cela, je me suis ouverte à ma partenaire et je lui ai parlé de mon état. Elle m’a donné à lire un passage des paroles de Dieu, tiré de « Il faut avoir un chemin de pratique spécifique pour corriger ses tempéraments corrompus. » Il y est écrit : « Tous les humains corrompus présentent ce problème : quand ils sont des frères et sœurs ordinaires et sans position sociale particulière, ils ne prennent pas de grands airs quand ils interagissent ou parlent avec quelqu’un, et ils n’adoptent pas non plus un certain style ou un certain ton dans leur discours ; ils sont tout simplement ordinaires et normaux et n’ont pas besoin de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas. Ils ne ressentent aucune pression psychologique et peuvent échanger ouvertement et du fond du cœur. Ils sont abordables et il est facile d’échanger avec eux ; les autres les perçoivent comme des gens très bien. Cependant, dès qu’ils atteignent un statut, ils deviennent hautains et personne n’est assez bon pour eux ; ils estiment qu’ils méritent le respect, qu’eux et les gens ordinaires ne jouent pas dans la même cour, et ils arrêtent d’échanger ouvertement avec les autres. Pourquoi n’échangent-ils plus ouvertement ? Parce qu’ils estiment que, dorénavant, ils ont un statut et sont des dirigeants. Un dirigeant, pensent-ils, doit avoir une certaine image, être un peu au-dessus des gens ordinaires, avoir une stature plus grande et être capable d’endosser plus de responsabilités ; ils s’imaginent que, comparé aux gens ordinaires, un dirigeant doit avoir plus de patience, être capable de souffrir et de se dépenser davantage et savoir résister à n’importe quelle tentation. Ils pensent même qu’un dirigeant, ça ne doit pas pleurer, quand bien même plusieurs membres de sa famille viendraient à décéder ; et si vraiment il faut qu’il pleure, il doit le faire en cachette pour que personne ne décèle chez lui aucun défaut, aucune imperfection, aucune faiblesse. Ils ont même le sentiment qu’un dirigeant ne peut révéler à personne qu’il s’est laissé aller à la négativité ; au contraire, il doit dissimuler toutes ces choses-là. Ils croient que c’est ainsi que l’on doit agir quand on a un statut » (Récits des entretiens de Christ des derniers jours). Cette lecture a été pour moi un sacré électrochoc : les paroles de Dieu avaient révélé mon état précis ! Pourquoi avais-je si peur d’être sur la sellette à chaque réunion ? Pourquoi étais-je aussi stressée ? C’était parce que j’essayais de m’élever. Depuis que j’étais devenue une dirigeante, j’avais toujours eu le sentiment d’avoir une position et un statut, si bien que je n’étais plus comme avant. Désormais dirigeante, je pensais que je devais véhiculer l’image d’une dirigeante, que je devais me situer à un échelon plus élevé que les autres et être plus compétente qu’eux. Mon échange devait être plus éclairé et il fallait que je saisisse mieux le fond des problèmes et que je résolve toutes les difficultés que les frères et sœurs rencontraient dans leur entrée dans la vie. Je pensais qu’au cours des réunions, il fallait que je sois celle qui se distingue de la foule, quelle que soit l’équipe en présence de laquelle je me trouvais, que c’était la seule façon d’être digne de mon titre. Par conséquent, ayant accepté ce mandat, je parlais et j’agissais en toutes choses dans l’intérêt de ma position. En fait, j’étais défaillante à tout point de vue mais je voulais me déguiser, faire semblant d’avoir une compétence élevée, et j’adoptais même des conduites sournoises, essayant de dérober l’éclairage des échanges de ma partenaire pour que ce soit moi qui brille, afin qu’on m’admire. Jour après jour, je ne pensais qu’à conserver mon statut et pas du tout à accomplir mon devoir convenablement ni à m’acquitter de mes responsabilités. Je ne me souciais pas le moins du monde d’accomplir un travail réel et correct. En quoi est-ce que je recherchais la vérité et accomplissais mon devoir ? Je recherchais le statut et j’y étais entièrement soumise : je devenais esclave du statut. Bien que j’aie été élue dirigeante, je n’avais pas acquis tout à coup une stature imposante ni la réalité de la vérité, mais j’étais toujours la même personne. Seul mon devoir avait changé. Dieu voulait que je me forme davantage à travers mon devoir de dirigeante, que je cherche la vérité pour résoudre des problèmes et que j’accomplisse un travail concret. Il ne s’agissait pas du tout de me conférer un statut. Or, je m’élevais au statut de dirigeante, pensant même à tort être une dirigeante tout comme on exerce une fonction de responsable politique dans le monde, croyant que cela consistait à avoir un statut. N’était-ce pas là le point de vue d’une incroyante ? C’était absurde !
Ayant pris conscience de tout cela, j’ai prié Dieu : « Ô Dieu, merci pour Ton éclairage et Ton orientation qui m’ont permis de comprendre que si mon état d’esprit était inapproprié, c’était parce que je recherchais le statut. J’étais sur la mauvaise voie. Ô Dieu, je suis prête à me repentir et à chercher la vérité pour corriger mon état. S’il Te plaît, guide-moi. » Ensuite, j’ai lu un passage des paroles de Dieu dans lequel Dieu Tout-Puissant dit : « Les humains eux-mêmes sont des créatures. Des créatures peuvent-elles parvenir à l’omnipotence ? Peuvent-elles devenir parfaites et sans défauts ? Peuvent-elles tout maîtriser, tout comprendre et tout accomplir ? Non, c’est impossible. Cependant, il y a une faiblesse chez les humains. Dès qu’ils acquièrent une compétence ou apprennent un métier, ils ont l’impression d’être capables, d’être “arrivés”, d’avoir de la valeur et d’être des professionnels. Quel que soit le niveau de “capacités” qu’ils s’attribuent, ils veulent tous se mettre en valeur, se donner les apparences de personnages importants et paraître parfaits, lisses et sans défaut ; aux yeux des autres, ils souhaitent passer pour des gens admirables, puissants, totalement aptes et capables d’accomplir n’importe quoi. […] Elles ne désirent pas être des gens ordinaires, des gens normaux ni de simples mortels. Elles veulent être des êtres surhumains ou des personnes dotées de capacités ou de pouvoirs particuliers. C’est là un énorme problème ! En ce qui concerne les faiblesses, les lacunes, l’ignorance, la bêtise et le manque de compréhension au sein de l’humanité normale, elles vont camoufler tout cela et le cacher, et ne laisseront personne les voir, puis continueront à se déguiser. […] Elles ne savent pas qui elles sont elles-mêmes et ne savent pas non plus comment vivre une humanité normale. Elles n’ont jamais agi comme des êtres humains réalistes, pas une fois. Dans leur conduite, les gens risquent d’avoir des problèmes s’ils choisissent ce type de chemin, ayant toujours la tête dans les nuages au lieu des pieds sur terre, voulant toujours voler. Le chemin que tu choisis dans la vie n’est pas correct. Pour être honnête avec toi, si tu fais cela, alors peu importe ta foi en Dieu, tu ne comprendras pas la vérité ni ne pourras obtenir la vérité, car ton point de départ n’est pas le bon » (« Les cinq conditions permettant à l’homme d’entrer dans le droit chemin de la foi en Dieu », dans Récits des entretiens de Christ des derniers jours). En lisant cela, j’avais l’impression d’être face à face avec Dieu et qu’Il me jugeait. Pour moi, c’était vraiment douloureux et déstabilisant, surtout quand j’ai lu ceci : « Si tu fais cela, alors peu importe ta foi en Dieu, tu ne comprendras pas la vérité ni ne pourras obtenir la vérité, car ton point de départ n’est pas le bon. » Je me suis rendu compte que les motivations d’une personne et le chemin qu’elle suit sont cruciaux dans son devoir et que le fait qu’elle puisse ou non gagner la vérité en dépend directement. Si nous ne recherchons pas la vérité dans notre devoir, si, au lieu d’être attentifs à la volonté de Dieu, nous nous attachons à notre propre statut, nous aurons beau travailler dur, souffrir et payer un prix, nous n’obtiendrons jamais l’approbation de Dieu, mais Il nous rejettera et nous condamnera. Dieu est saint et Il peut sonder nos cœurs et nos esprits. Devenue dirigeante, je ne pensais qu’à mon image et à mon statut aux yeux des autres. Voulant préserver ma position de dirigeante, j’étais toujours en train de me déguiser, de dissimuler mes fautes et mes manquements afin d’être considérée et admirée. Le mandat de Dieu n’était pas ce que j’avais à cœur : je recherchais le statut et j’empruntais la voie de la résistance à Dieu. De cette manière, comment pouvais-je obtenir l’œuvre du Saint-Esprit ? Les ténèbres dans lesquelles j’étais tombée alors, c’était le tempérament juste de Dieu s’imposant à moi. Si je ne me repentais toujours pas, je serais à coup sûr méprisée par Dieu. J’ai songé aux antéchrists qui avaient été exclus de la maison de Dieu. Ils avaient un statut et ils avaient toujours pensé qu’ils n’étaient pas comme les autres. Ils étaient devenus avides des bénédictions du statut, ils se donnaient de l’importance et se mettaient en valeur, s’efforçant de ravir Son peuple à Dieu. Ils faisaient le mal et résistaient à Dieu, et leur sort a finalement consisté à être rejetés et éliminés. Prenant conscience de tout cela, j’ai réfléchi à la manière dont j’avais été sous l’emprise du statut depuis que j’avais accepté le devoir de dirigeante. Je considérais les devoirs de façon hiérarchique, je m’attribuais un titre et je me donnais de l’importance. Je pensais avoir atteint un statut et je voulais me mettre en valeur en résolvant les problèmes des autres pour qu’ils m’admirent. J’étais impudente ! À cette pensée, j’ai rougi de honte ; je me suis dit que j’étais ignoble et que préserver mon statut aux yeux des autres de cette manière, c’était essentiellement rivaliser avec Dieu pour le statut. C’était la voie d’un antéchrist. C’est là que j’ai compris à quel point cet état était dangereux et que, si je ne me repentais pas, je serais finalement punie, tout comme un antéchrist.
Par la suite, au cours de mes recherches et de mes réflexions, j’ai lu ce passage des paroles de Dieu : « Quand tu n’as pas de statut, tu peux t’analyser souvent et en arriver à te connaître. Les autres peuvent en bénéficier. Avoir un statut n’empêche pas de t’analyser souvent et d’arriver à te connaître, permettant aux autres de saisir la réalité-vérité et de percevoir, à partir de tes expériences, quelle est la volonté de Dieu. De cela aussi, les gens peuvent profiter, n’est-ce pas ? Que tu aies un statut ou pas, si tu agis de la sorte, les autres en bénéficieront tout autant. Alors, que représente le statut pour toi ? Il s’agit en fait d’une espèce de rajout, d’un accessoire, comme un vêtement ou un chapeau ; tant que tu ne lui accordes pas trop d’importance, il ne peut pas représenter un obstacle. Si tu aimes le statut et lui accordes une importance particulière, comme s’il s’agissait de quelque chose d’important, alors t’en voilà prisonnier ; après quoi, tu n’auras plus envie de te connaître et tu ne seras pas non plus disposé à t’ouvrir et à te mettre à nu ou à laisser de côté ton rôle de dirigeant pour parler et interagir avec les autres et remplir ton devoir. De quel genre de problème s’agit-il ? N’as-tu pas endossé ce statut pour ton propre compte ? Par la suite, n’as-tu pas simplement continué à occuper ce poste en ne voulant pas y renoncer ? Et ne vas-tu pas jusqu’à rivaliser avec les autres pour protéger ton statut ? N’es-tu pas seulement en train de te tracasser ? Si tu finis par te tourmenter à mort, sur qui pourras-tu rejeter la faute ? Si tu as une position dominante et que tu arrives à t’abstenir de regarder les autres de haut, en te demandant plutôt comment bien faire ton devoir et faire tout ce que tu as à faire ; si tu remplis tous les devoirs qui t’incombent ; si tu te considères comme un frère ou une sœur ordinaire, ne te seras-tu pas alors débarrassé de ce joug qu’est le statut social ? » (« Il faut avoir un chemin de pratique spécifique pour corriger ses tempéraments corrompus », dans Récits des entretiens de Christ des derniers jours). Les paroles de Dieu m’ont fourni un chemin de pratique et d’entrée. Que j’aie ou non un statut, je dois accomplir correctement mon devoir, échanger sur ce que je comprends et, quand je suis confrontée à quelque chose que je ne comprends pas, je dois échanger de manière ouverte avec les frères et sœurs pour que l’on cherche la vérité et que l’on résolve le problème ensemble. J’accomplissais simplement un devoir différent de celui des autres, mais personne n’était ni plus élevé ni moins élevé qu’un autre. Et le fait que je serve comme dirigeante ne signifiait absolument pas que j’étais meilleure qu’eux ni plus compétente. Or, j’agissais comme une bouffonne, n’ayant aucune connaissance de moi-même. Je présentais aussi toutes sortes d’insuffisances et j’avais besoin de l’aide des frères et sœurs mais, malgré cela, je pensais qu’il fallait que je sois meilleure qu’eux. J’étais vraiment arrogante et ignorante ! Je me suis dit que me donner ainsi de l’importance, de façon honteuse, était tout simplement risible. J’ai remercié Dieu du fond du cœur de m’avoir exposée à travers cette situation, me permettant de constater que j’empruntais le mauvais chemin. J’ai prié Dieu : « Ô Dieu, merci de m’avoir exposée de telle sorte que je puisse comprendre combien je me préoccupais du statut et que le chemin que je suivais consistait à Te résister. Je ne veux pas rester sur le mauvais chemin. Je souhaite me repentir, renoncer à l’idée de statut, changer mon attitude vis-à-vis de mon devoir et accomplir mon devoir conformément aux principes de la vérité. »
Un jour, je suis allée à une réunion de groupe à laquelle participaient trois des frères et sœurs qui accomplissaient leur devoir depuis plus longtemps que moi. Deux d’entre eux avaient déjà servi comme dirigeants. Comme ils avaient échangé avec moi sur la vérité et m’avaient aidée à résoudre des problèmes dans le passé, j’ai été mal à l’aise au cours de la réunion. Je craignais que, si mon échange n’était pas très bon et que je ne parvenais pas à les aider à résoudre leurs problèmes, ils puissent penser que la réalité de la vérité me faisait totalement défaut et que je n’étais pas apte à diriger. Je n’ai pas osé leur demander dans quelle sorte d’état ils se trouvaient, craignant qu’ils parlent d’un sujet que je ne maîtriserais pas. Je me suis alors rendu compte que j’essayais de nouveau de protéger mon image et mon statut, et j’ai donc dit une prière pour renoncer à moi-même. Et puis ces paroles de Dieu me sont venues à l’esprit : « Si tu as une position dominante et que tu arrives à t’abstenir de regarder les autres de haut, en te demandant plutôt comment bien faire ton devoir et faire tout ce que tu as à faire ; si tu remplis tous les devoirs qui t’incombent ; si tu te considères comme un frère ou une sœur ordinaire, ne te seras-tu pas alors débarrassé de ce joug qu’est le statut social ? » (« Il faut avoir un chemin de pratique spécifique pour corriger ses tempéraments corrompus », dans Récits des entretiens de Christ des derniers jours). J’ai su que je devais adapter ma pratique aux exigences de Dieu, et même si ma compréhension de la vérité était superficielle, j’étais disposée à m’appuyer sur Dieu et à accomplir mon devoir au mieux de mes capacités. Guidée par les paroles de Dieu, j’ai été grandement soulagée et je ne me suis plus souciée de ce que les autres allaient penser de moi. J’ai décidé d’échanger sur la compréhension que j’avais des choses. En entendant ce que j’avais à dire, les frères et sœurs ne m’ont pas du tout prise de haut, mais ils ont tous dit que cela leur avait apporté quelque chose.
Au cours de cette réunion, j’ai lu un passage des paroles de Dieu qui apparaît dans « Les principes que l’on doit suivre dans sa conduite. » Ces paroles de Dieu dissent : « Peu importe le devoir qu’accomplit une personne, atteindre des résultats qui satisfassent Dieu, gagner Son approbation et accomplir ces devoirs avec les plus hauts standards repose sur les actions de Dieu. Si tu remplis tes responsabilités, si tu fais ton devoir mais que Dieu n’agit pas et ne te dit pas quoi faire, alors tu ne connaîtras pas ton chemin, ta direction, tes objectifs. Quel peut bien être le résultat de cela ? Ce serait un labeur infructueux. Ainsi, faire ton devoir avec les plus hauts standards et être capable de se tenir fermement dans la maison de Dieu, édifier tes frères et tes sœurs et gagner l’approbation de Dieu, tout cela dépend entièrement de Dieu ! Les gens ne peuvent faire que ce qu’ils sont personnellement capables de faire, ce qu’ils devraient faire, et ce qui est en leur capacité inhérente. Rien de plus. Par conséquent, les résultats qui découleront au final de ton devoir sont déterminés par l’aide de Dieu ; ils sont déterminés par le chemin, les objectifs, la direction et les principes fournis par Dieu » (Récits des entretiens de Christ des derniers jours). La lecture de ces paroles de Dieu m’a illuminée. J’ai compris qu’en réalité c’était Dieu qui accomplissait et soutenait entièrement le travail de Sa maison et que nous autres êtres humains, nous accomplissions simplement notre propre devoir dans la mesure de nos capacités. Cependant, sans l’œuvre du Saint-Esprit, sans l’éclairage et l’orientation de Dieu, nous aurions beau travailler dur à notre devoir, nous n’accomplirions rien. Dans notre devoir, nous devons comprendre ce que Dieu exige, porter ce fardeau dans nos cœurs, chercher et pratiquer la vérité en toute chose et travailler selon les principes. C’est la seule façon d’obtenir l’œuvre du Saint-Esprit et l’approbation de Dieu. Mon rôle, en tant que dirigeante, consistait simplement à échanger sur la vérité pour permettre la résolution des difficultés que les frères et sœurs rencontraient dans leur devoir et dans leur entrée dans la vie. Même si je ne pouvais pas toujours résoudre un problème sur-le-champ, je pouvais toujours en prendre note pour chercher davantage par la suite afin de le résoudre. Ainsi, j’ai pu les interroger très naturellement sur leur état et sur les difficultés qu’ils rencontraient dans leur devoir. Quand ils m’expliquaient où ils en étaient, je calmais mon cœur devant Dieu et je cherchais et réfléchissais attentivement. De cette manière, je pouvais me représenter leurs insuffisances et leurs lacunes et me servir des paroles de Dieu en conséquence pour leur trouver un chemin leur permettant de résoudre ces difficultés et de réaliser leur entrée. J’ai su que c’était entièrement l’orientation de Dieu. J’ai été enthousiasmée et j’ai vu combien il était libérateur de renoncer au statut. Personnellement, cette expérience m’a montré qu’en corrigeant mon attitude dans mon devoir, en me disposant sincèrement à accomplir le travail du mandat de Dieu, en réfléchissant et en cherchant pour savoir comment bien accomplir mon devoir et obtenir les meilleurs résultats, je me suis très vite libérée de la servitude et des rigueurs du statut. J’ai pu profiter de la direction et des bénédictions de Dieu !