Échapper à une situation désespérée
Un jour, en mai 2003, une sœur et moi sommes allées prêcher l’Évangile à quelqu’un d’une confession religieuse. Il ne l’a pas accepté, nous a frappées brutalement et nous a dénoncées à la police. Des policiers sont venus et nous ont emmenées dans les locaux du Bureau de la sécurité publique. Quand on est arrivées, ils nous ont tirées de la voiture et jetées par terre. Après ça, les policiers m’ont bombardée de questions : « D’où viens-tu ? Qui est ton dirigeant ? » Je n’ai pas répondu. Ils m’ont frappée par intermittence pendant environ une heure. Je me suis retrouvée étourdie et endolorie. À ce moment-là, les policiers ont fait entrer la sœur qui avait été arrêtée avec moi. Quand j’ai vu qu’elle était couverte de blessures et qu’elle boitait, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. J’ai compris que s’ils nous torturaient comme ça juste après notre arrestation, il était impossible de savoir ce qu’ils nous feraient ensuite ni si je pourrais le supporter. Alors j’ai prié Dieu pour Lui demander de me donner de la foi et de la force. Après ma prière, j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu : « Ceux qui sont au pouvoir peuvent sembler vicieux de l’extérieur, mais n’ayez pas peur, car vous avez peu de foi. Tant que votre foi grandit, rien ne sera trop difficile » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Déclarations de Christ au commencement, Chapitre 75). De fait, même s’ils étaient très menaçants, les policiers étaient aussi entre les mains de Dieu. Ils ne pouvaient pas prendre ma vie si Dieu ne le permettait pas. Cette pensée m’a donné de la foi et de la force, et j’ai décidé de rester ferme et de témoigner pour Dieu, même si ça me coûtait la vie. Les policiers nous ont menottées à la voiture et on est restées à moitié accroupies pendant environ trois heures. Vers 14 heures, quatre hommes musclés sont arrivés, tous armés de matraques électriques, et nous ont traînées à l’étage par les bras. L’un d’eux a crié : « N’espérez pas qu’on soit tendres avec vous ! Si vous ne parlez pas, vous aurez droit à la matraque. » Sur ces mots, il m’a donné un coup de matraque sur la bouche. J’ai commencé à saigner du nez et de la bouche, et je me suis évanouie. Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête qui tournait. Deux policiers me tenaient les bras et j’ai vu que la sœur était dans une position similaire. Je lui ai fait comprendre du regard qu’on devait témoigner. Même si on ne pouvait pas se parler, on savait toutes les deux ce qu’il fallait faire.
Les policiers ont entraîné la sœur dans la salle d’interrogatoire du premier étage et m’ont emmenée au deuxième étage, où il m’ont jetée par terre. Un policier à lunettes m’a fusillée du regard et a dit : « D’où viens-tu ? Où habites-tu ? Qui est ton dirigeant ? » Je n’ai pas répondu. Il s’est approché de moi, m’a marché dessus et donné des coups de pied en disant : « Soit tu parles, soit je te battrai à mort ! » Après m’avoir frappée pendant environ une heure, voyant que je ne parlais toujours pas, il est devenu si furieux qu’il a pris la matraque électrique et m’en a donné deux coups sur la bouche, avait de recommencer à me donner des coups de poing et de pied. J’avais mal partout. Je souffrais tant que j’ai hurlé et j’ai appelé Dieu encore et encore dans mon cœur : « Ô Dieu, ma chair est trop faible. Je ne veux pas devenir un Judas, alors, s’il Te plaît, protège mon cœur et aide-moi à traverser cette difficulté. » Après ma prière, j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu : « Lorsque les hommes sont prêts à sacrifier leur vie, tout devient insignifiant, et personne ne peut l’emporter sur eux. Qu’est-ce qui pourrait être plus important que la vie ? Ainsi, Satan devient incapable de faire plus chez les hommes, il ne peut rien faire avec l’homme » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Les paroles de Dieu à l’univers entier, Chapitre 36). Les paroles de Dieu m’ont donné de la force. Je savais que je ne devais pas trop tenir à la vie et craindre la mort. Je devais mettre ma vie en jeu pour témoigner pour Dieu et humilier Satan. Le policier m’a frappée encore un moment. Comme je ne disais toujours rien, il m’a écrasé de toutes ses forces le nez et la bouche avec son pied tout en continuant à m’insulter. J’avais si mal que je me suis roulée sur le sol. À ce moment-là, j’ai entendu ma sœur crier à l’étage inférieur, ce qui a accru mon supplice.
Après quelque temps, deux policiers sont arrivés et m’ont dit : « La femme qu’on détient en dessous nous a déjà tout dit. Même si tu ne parles pas, on sait tout. Maintenant, avoue, sinon ça va très mal tourner pour toi ! » J’ai pensé : « Vous autres démons employez tellement de ruses… Vous croyez que je n’ai pas entendu ma sœur pleurer et crier ? La tortureriez-vous encore si elle avait avoué ? J’ai décidé que je ne trahirais pas Dieu, même si ça me coûtait la vie, alors vous ne me soutirerez aucune information ! » Voyant que je ne parlais toujours pas, le policier qui portait des lunettes m’a attrapée méchamment par les vêtements, m’a soulevée et a dit : « On dirait que tu as besoin de quelques coups de plus. Tu ne parleras pas si on ne t’arrache pas des aveux. » En parlant, il a continué à me donner des coups de pied et à me marcher dessus. La douleur était si intense que je n’ai plus pu me soutenir et je me suis effondrée. Mes lèvres étaient si enflées qu’elles dépassaient mon nez et j’ai continué à appeler Dieu dans mon cœur : « Ô Dieu, j’ai atteint la limite de mon endurance et je ne sais pas ce que les policiers me réservent. Je Te demande de me guider pour que je puisse rester ferme dans mon témoignage. » Après ma prière, j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu : « Au cours de ces derniers jours, vous devez rendre témoignage à Dieu. Quelle que soit votre souffrance, vous devrez marcher jusqu’au bout, et même à votre dernier souffle, vous devez toujours être fidèles à Dieu et être à la merci de Dieu ; il n’y a que de cette façon qu’on aime vraiment Dieu et qu’on laisse un témoignage fort et retentissant » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Ce n’est qu’en vivant des épreuves douloureuses que tu peux connaître la beauté de Dieu). En songeant aux paroles de Dieu, j’ai trouvé de la foi et de la force. Que je vive ou que je meure, je témoignerais et j’humilierais Satan. Quand j’ai été bien décidée à mettre ma vie en jeu, quels que soient les coups que je recevais, ils ne me faisaient plus aussi mal. C’était comme si j’étais endormie.
Après une période dont je ne peux pas déterminer la durée, quelques policiers qui riaient aux éclats m’ont réveillée. J’ai entendu l’un d’eux dire : « Regarde celle-là ! Son pantalon est déchiré. » À ce moment-là, je me suis rendu compte que mon pantalon était déchiré des cuisses aux genoux et qu’on voyait ma culotte thermique. Je me suis sentie particulièrement humiliée en les entendant rire. J’ai haï ces démons du fond du cœur. Vers 17h30, le même jour, les policiers nous ont emmenées à l’hôpital, la sœur et moi, pour qu’on soit examinées. À ce moment-là, on était couvertes de blessures, mon visage était tout enflé, mon pantalon était en lambeaux à cause des coups que j’avais reçus et mes vêtements étaient tachés de sang. Alors qu’on boitait vers la salle des consultations ambulatoires, les autres patients nous ont regardées avec horreur et ont chuchoté : « Quel crime ont-elles commis pour être battues comme ça ? C’est horrible à voir. » En songeant qu’on avait été humiliées et persécutées par le Parti communiste simplement parce qu’on croyait en Dieu et qu’on avait prêché l’Évangile, alors que des meurtriers, des pyromanes, des voleurs et des cambrioleurs étaient laissés en liberté, j’ai éprouvé un grand ressentiment. Alors j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu dans « L’œuvre et l’entrée (8) » : « Peu étonnant donc que Dieu incarné reste complètement caché : dans une société de ténèbres comme celle-là, où les démons sont impitoyables et inhumains, comment le roi des démons, qui tue les gens sans sourciller, pourrait-il tolérer l’existence d’un Dieu qui est beau, bon et saint ? Comment pourrait-il applaudir et acclamer l’arrivée de Dieu ? Ces laquais ! Ils rendent la gentillesse avec la haine, ils dédaignent Dieu depuis longtemps, ils abusent Dieu, ils sont sauvages à l’extrême, ils n’ont pas la moindre considération pour Dieu, ils saccagent et pillent, ils ont perdu toute conscience, ils vont à l’encontre de toute conscience et ils tentent l’innocent jusqu’à l’insanité. Ancêtres des anciens ? Leaders bien-aimés ? Ils s’opposent tous à Dieu ! Leur ingérence a tout laissé sous le ciel dans un état de ténèbres et de chaos ! Liberté de religion ? Les droits et intérêts légitimes des citoyens ? Tout cela n’est qu’une ruse pour camoufler le péché ! » (« La Parole apparaît dans la chair »). Tout en agitant la bannière de la liberté de croyance, le Parti communiste persécute cruellement les chrétiens en secret. Il essaie d’entraîner vers la mort tous ceux qui croient en Dieu et il perturbe et détruit l’œuvre de Dieu. Le Parti communiste n’est qu’une bande de mauvais esprits et de démons qui résistent à Dieu. Les policiers m’ont torturée et blessée par tous les moyens possibles pour me forcer à trahir Dieu, mais je n’ai pas laissé leur conspiration réussir.
Dans la soirée, les policiers nous ont envoyées au centre de détention. Une policière nous a emmenées dans une pièce et nous a ordonné de nous déshabiller pour qu’on soit fouillées. Elle a aussi arraché les boutons de nos vêtements et pris nos ceintures avant de nous emmener dans une cellule. Cette nuit-là, on a toutes les deux dormi sur des couchettes en béton. Parce que je n’avais pas mangé de la journée et que j’avais mal partout, je n’ai pas pu m’endormir allongée et je n’osais pas poser mes fesses sur la couchette. Je ne pouvais que me mettre en boule sur le côté. Je souffrais terriblement et tout me semblait dur à supporter. Je ne savais pas de quel crime le Parti communiste nous accuserait. Si j’étais condamnée à huit à dix ans de prison, n’y passerais-je pas le reste de ma vie ? Je ne reverrais plus ma famille ni mes frères et sœurs de l’Église. Comme je me sentais très faible, j’ai prié Dieu : « Ô Dieu, je Te supplie de me donner de la foi et de la force, et de me guider pour que je comprenne Ta volonté. » Après ma prière, j’ai pensé à un passage des paroles de Dieu dans « L’œuvre de Dieu est-elle aussi simple que l’homme l’imagine ? » : « Le grand dragon rouge persécute Dieu et est l’ennemi de Dieu ; et ainsi, dans ce pays, ceux qui croient en Dieu sont donc soumis à l’humiliation et à l’oppression […] Parce qu’elle est entreprise sur une terre qui s’oppose à Dieu, toute l’œuvre de Dieu se heurte à de terribles obstacles, et l’accomplissement de nombre de Ses paroles demande du temps ; ainsi, les hommes sont épurés grâce aux paroles de Dieu, ce qui constitue également un élément de souffrance. Il est extrêmement difficile pour Dieu d’accomplir Son œuvre dans le pays du grand dragon rouge. Cependant, c’est grâce à cette difficulté que Dieu accomplit une étape de Son œuvre : rendre manifestes Sa sagesse et Ses prodigieuses réalisations, et saisir cette occasion pour rendre complet ce groupe de personnes » (« La Parole apparaît dans la chair »). Grâce aux paroles de Dieu, j’ai compris que, parce qu’il était un ennemi de Dieu, le Parti communiste haïssait Dieu et la vérité. Par conséquent, il faisait tout pour nous empêcher de croire en Dieu et nous torturait de toutes les manières pour nous forcer à trahir Dieu. Quand on croit en Dieu dans le pays du grand dragon rouge, on est destiné à subir cette persécution, mais cette souffrance nous offre l’occasion de témoigner pour Dieu. C’était donc une bénédiction pour moi et une chose glorieuse. En repensant à ce que j’avais vécu depuis mon arrestation, j’ai vu que Dieu m’avait éclairée et guidée par Ses paroles pour que je puisse surmonter les tortures et les tourments infligés par Satan. J’ai vu que Dieu était toujours à mes côtés pour me protéger et j’ai senti que, que je sois condamnée à la prison ou non, j’étais prête à obéir aux orchestrations de Dieu et à m’en remettre à Lui pour témoigner ! Quand je l’ai compris, les choses m’ont paru moins dures.
Parce que mes dents avaient été déchaussées par les coups et que ma bouche était extrêmement enflée, je souffrais tant que je ne pouvais ni ouvrir la bouche ni manger. Après trois jours de jeûne, j’étais si affamée que je me sentais faible et que j’avais des vertiges. Tout ce que je pouvais faire, c’était détacher des morceaux de pain à la vapeur de la taille d’un ongle et les mettre dans ma bouche. Comme je n’osais pas les mâcher, je devais les avaler en buvant de l’eau. Les gardiens ne m’ont pas laissée tranquille, même dans cet état. Ils se relayaient pour nous surveiller et nous donnaient des tâches supplémentaires pour qu’on reste éveillés toute la nuit. À cause de ma faiblesse physique et de la charge de travail, je me suis évanouie deux fois, n’en pouvant plus. La troisième fois, le médecin a dit aux policiers : « Elle ne survivra pas très longtemps. Sa vie sera en danger si vous ne la relâchez pas. » Ayant peur que je meure là et qu’ils soient tenus responsables, les policiers ont décidé de me renvoyer. Vers 15 heures, deux policiers m’ont dit d’un ton menaçant : « Monte dans le coffre de la voiture. On va tenter une punition encore plus sévère pour voir si ça te délie la langue ! » Je suis montée difficilement dans le coffre, dans lequel les policiers m’ont enfermée. Je me suis roulée en boule, en proie à une horrible migraine, et j’avais tant de mal à respirer que j’ai cru que j’allais suffoquer. Je souffrais, j’étais désespérée et je me croyais sur le point de mourir, alors j’ai appelé Dieu encore et encore dans mon cœur. À ce moment-là, j’ai compris que Dieu autorisait le grand dragon rouge à me persécuter pour me permettre de témoigner devant Satan, pour perfectionner ma foi et mon obéissance et pour que je puisse voir clairement l’essence maléfique du grand dragon rouge, afin que je ne sois plus trompée et asservie par lui. C’était l’amour de Dieu pour moi. Cette pensée m’a émue et donné de la foi. Je me sentais prête à m’en remettre à Dieu pour affronter ce qui m’attendait. À ce moment-là, mon cœur ne souffrait plus, je n’étais plus fatiguée et j’étais moins malheureuse.
Je ne sais pas combien de temps ils ont roulé, mais la voiture est passée sur un pont. Les deux policiers ont dit quelque chose à quelqu’un qui se trouvait sur le pont et se sont remis en route. Peu après, la voiture s’est arrêtée. Quand ils ont ouvert le coffre, j’ai vu qu’on était dans une zone touristique et qu’il y avait un cimetière à proximité. Le policier à lunettes m’a dit sévèrement : « Tu nous as causé beaucoup d’ennuis et on n’a rien tiré de toi. Tu nous as même coûté de l’argent. » Alors, il m’a encore demandé qui étaient mes dirigeants d’Église. J’ai secoué fermement la tête et je ne lui ai rien dit. Furieux, il m’a frappée brutalement avec la matraque électrique et a dit : « Tu es aux portes de la mort et tu ne parles toujours pas ? » Le coup m’a fait tomber. Il a indiqué le cimetière et m’a forcée à marcher dans sa direction. Après environ deux cents mètres, j’ai obliqué vers le sud. Quand le policier l’a vu, il a dit : « Ne t’avise pas de partir vers le sud. Continue vers l’ouest ! » Il a bien fallu que je continue à marcher vers l’ouest. Ils m’ont observée pendant environ une demi-heure avant de s’en aller. J’ai traîné mon corps épuisé sur encore cinquante mètres, puis j’ai vu un vieux fermier travailler dans un champ. Il m’a dit qu’il y avait la berge d’une grande rivière, droit devant, et pas d’issue. Il m’a aussi dit que je ne pouvais pas rester là, parce qu’une autre femme était morte là quelques jours plus tôt. Sur le coup, j’étais terrifiée. La peur et l’angoisse ont envahi mon cœur. Mon corps était au bord de la rupture et je n’étais pas sûre d’en sortir vivante. Si je mourais là, ma famille et mes frères et sœurs de l’Église ne le sauraient jamais. Étais-je vraiment destinée à mourir là, aussi injustement ? Alors j’ai pensé à des paroles de Dieu : « Ne crains pas, le Dieu Tout-Puissant des armées sera sûrement avec toi ; Il vous soutient et Il est votre bouclier » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Déclarations de Christ au commencement, Chapitre 26). Les paroles de Dieu m’ont donné de la foi et de la force. Puisque Dieu me soutenait, qu’avais-je à craindre ? J’ai marché énergiquement deux kilomètres et demi ou trois kilomètres en revenant sur mes pas. Quand je suis arrivée au pont, j’ai vu que quatre ou cinq personnes gardaient un point de contrôle du SARS sur ce pont. L’un des hommes m’a lancé : « Retourne d’où tu viens ! Tu ne peux pas traverser ce pont ! Va-t’en ou on te chassera ! » J’ai répondu faiblement : « Êtes-vous assez insensibles pour vous moquer que des gens meurent dans la nature ? » L’homme a répondu férocement : « Veux-tu qu’on te tue ? Va-t’en ! Ne crois-tu pas avoir assez souffert ? Veux-tu souffrir plus ? » Quand j’ai entendu ça, j’ai compris que c’était pour ça que les policiers s’étaient arrêtés là sur le trajet. Ils avaient convaincu ces hommes de me piéger dans le cimetière. Mais j’ai pensé que la souveraineté de Dieu s’étendait sur tout, que c’était Dieu qui contrôlait ma vie et ma mort, pas Satan, et j’étais prête à m’en remettre à Dieu pour traverser ce qui m’attendait. Alors je me suis cachée dans un petit bois, près de la rive. Des moustiques et d’autres insectes bourdonnaient autour de moi et me piquaient, et des ronces m’égratignaient, ce qui me faisait mal et me démangeait. Quand la nuit est enfin tombée, j’ai décidé de retourner dans un endroit familier. Comme des policiers gardaient le pont, le seul moyen de traverser la rivière était un gué, qui se trouvait à cent mètres du pont. La rivière était large d’environ cinquante mètres. J’ai avancé péniblement à travers la rivière, en mettant un pied devant l’autre. Parce qu’il y avait des débris comme du verre, des briques et des cailloux dans le lit de la rivière, j’ai dû avancer très prudemment jusqu’à ce que j’atteigne enfin l’autre rive. J’étais si contente que j’ai pleuré et que je me suis agenouillée pour offrir mes remerciements et ma louange à Dieu.
Ensuite, je me suis remise en route. J’ai vu une voiture de patrouille dont les phares avaient une grande portée. Comme j’avais peur de me faire repérer, j’ai avancé prudemment en traversant des parcelles de blé. Peu après, j’ai découvert qu’une autre rivière me barrait la route. Je m’y suis engagée sur trois ou quatre mètres. Comme j’avais déjà de l’eau jusqu’à la taille, je me suis empressée de faire demi-tour. Sur la rive, j’ai trouvé un jeune arbre d’un peu plus de deux mètres. Je m’en suis servie pour mesure la profondeur de la rivière et je me suis rendu compte qu’elle ne faisait qu’augmenter. J’ai compris que je ne pourrais pas traverser la rivière à pied. Je devais regagner la berge. Ensuite, j’ai marché sur la rive accidentée. Comme je ne savais pas si j’en sortirais vivante, j’ai prié Dieu, puis j’ai pensé à des paroles de Dieu : « Le cœur et l’esprit de l’homme sont tenus dans la main de Dieu, et toute sa vie est contemplée par les yeux de Dieu. Peu importe que tu y croies ou non, toutes les choses, qu’elles soient vivantes ou mortes, évolueront, changeront, se renouvelleront et disparaîtront conformément aux pensées de Dieu. C’est de cette manière que Dieu préside sur toutes les choses » (La Parole, vol. 1 : L’apparition et l’œuvre de Dieu, Dieu est la source de la vie de l’homme). De fait, Dieu est la source de la vie humaine. Je n’avais qu’à m’en remettre à Dieu et Dieu me guiderait et me mènerait ! À ce moment-là, je n’avais pas mangé depuis trois jours, mais je n’avais ni faim ni soif, et je ne me sentais pas non plus fatiguée. Voyant que Dieu était à mes côtés et me protégeait, j’ai retrouvé ma force et j’ai continué à avancer. Après avoir marché en faisant des pauses fréquentes, il était environ 3 heures du matin quand j’ai fini par m’arrêter, mais j’avais atteint un autre point de contrôle du SARS. Je ne savais pas si les gens qui le gardaient avaient été avertis à mon sujet et m’empêcheraient de passer. Comme j’étais très inquiète, je ne pouvais que faire demi-tour. À cause de ma maladie au centre de détention et d’une nuit de marche, j’avais faim et soif, et je me sentais faible. Je n’avais pas la force d’aller plus loin. Je ne pouvais faire que quelques pas avant de devoir me reposer. J’ai senti que Dieu était le Seul à qui je pouvais m’en remettre et je l’ai appelé encore et encore dans mon cœur. « Ô Dieu, je n’ai nulle part où aller et je ne sais pas quoi faire. S’il Te plaît, guide-moi et aide-moi. » Après ma prière, je me suis dit que je ne pouvais qu’aller de l’avant, quoi qu’il arrive, pas reculer. Alors je me suis un peu reposée. À l’aube, j’ai ramassé un panier en bambou au bord de la route et j’ai fait semblant d’être une marchande de légume qui faisait du stop pour aller de l’autre côté du point de contrôle. J’ai attendu près de deux heures, mais aucune voiture ne s’est arrêtée. J’ai continué à prier pour demander à Dieu de m’ouvrir un chemin. Alors un vieux fermier a vu que je n’arrivais pas à arrêter de voiture et il a arrêté une charrette pour moi. J’y suis montée et j’ai réussi à franchir le point de contrôle du SARS. Il était midi quand je suis arrivée en ville. Je n’avais pas mangé depuis quatre jours et je ne pouvais plus marcher. Je suis entrée dans un restaurant, j’ai demandé quelque chose à manger et le patron m’a servi un bol d’eau. À ce moment-là, j’ai remarqué que beaucoup de gens attendaient dans une gare routière, de l’autre côté de la rue. Le patron du restaurant m’a dit : « Ils contrôlent tous les véhicules, d’où qu’ils viennent. Tous les gens qui viennent de Pékin et du Hebei sont arrêtés et détenus dans une petite pièce. » Alors je me suis rendu compte que le fait que je n’aie pas réussi à arrêter de voiture était une bonne intention de Dieu. Si j’avais été dans une voiture, la police m’aurait trouvée. Voyant que Dieu était à mes côtés, qu’Il veillait sur moi et me protégeait, j’ai abordé la suite du voyage avec plus d’assurance.
Après un jour et une nuit de fuite, je suis enfin arrivée en lieu sûr chez un frère et une sœur de l’Église. Quand mon frère et ma sœur, qui étaient plus âgés que moi, ont vu dans quel état j’étais, ils n’ont pas pu retenir leurs larmes. La sœur s’est empressée de me faire à manger et a fait chauffer une grande bassine d’eau pour que je puisse me laver et me coucher tôt. Quand j’ai retiré mes chaussettes, mes pieds étaient couverts de sang. La chair de mes pieds était collée à mes chaussettes et j’ai perdu quatre ongles en les retirant, ce qui m’a fait crier de douleur. Après une période de récupération, mon corps a repris des forces et je suis allée dans une autre région pour accomplir mes devoirs.
Ayant éprouvé cette persécution et ces difficultés, même si j’ai un peu souffert, quand je repense à tout ce qui s’est passé, je sais que j’aurais été torturée à mort par les policiers ou que je serais morte dans un cimetière désert sans le soin et la protection de Dieu, et sans la foi et la force que j’ai trouvées dans Ses paroles. C’est entièrement grâce à l’amour et à la miséricorde de Dieu que j’ai survécu à ce supplice et pu revoir mes frères et sœurs, et mon cœur était empli de gratitude envers Dieu. J’ai senti que c’était Dieu qui aimait le plus les gens, que seul Dieu pouvait les sauver, ce qui m’a donné plus de foi pour Le suivre. Maintenant, je n’aspire qu’à chercher la vérité et à accomplir mes devoirs pour rendre Son amour à Dieu.
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